Reportage
Le french cocktail is not dead
Aussi discret qu'un amour infidèle, je reviens après 2 mois d'absence. Pourquoi me demanderez vous ? Et bien parce qu'ivre de moi même, l'idée de ne plus occuper les internets m'était insupportable. Pourquoi ces 2 mois d'absence dans ce cas ? Tout simplement parce ma carrière a pris un tournant important en Septembre, et qu'en Août c'était les vacances et j'avais vraiment envie de prendre l'avion avant que Thomas Cook ne fasse faillite. J'aurais pu revenir la semaine dernière mais que voulez vous, je ne voulais pas voler la vedette à Chirac.
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J'arrive comme ça à l'entretien en me disant "j'espère que j'en ai pas trop fait" |
Orange is the new black
Après 3 ans chez Diplomatico il m'a semblé qu'un cycle s'achevait. S'offraient alors à moi 2 possibilités: rester et vivre un nouveau cycle ou bien prendre de nouvelles responsabilités. C'est la 2ème proposition qui fut choisie. Mes 3 ans chez Diplomatico m'ont permis d'acquérir des connaissances Marketing, mais aussi sur les marchés, de comprendre les circuits de distribution, de créer un réseau, de prendre conscience des problématiques du bartender mixo, du bar d'envoi, du bar de province, du caviste, du chaîné, de la grande distribution etc... Sans aucun doute, ces 3 années ont été les plus enrichissantes de ma carrière professionnelle à ce jour. Je me sentais investi de nouvelles compétences et je brûlais d'impatience à l'idée de les éprouver sur un terrain qui m'était inconnu. Je me suis alors mis en "open" sur Linkedin pour être débusqué par les chasseurs de tête et autres recruteurs. C'était la saison des amours et je voulais être courtisé.
5 entretiens, 2 mois et demi plus tard et après avoir porté 2 fois mon costume mariage/enterrement/entretien d'embauche me voilà International Brand Ambassador pour la maison Cointreau. Je quittais la canne à sucre pour embrasser l'orange et j'endossais la responsabilité de devoir expliquer à nouveau à ma mère ce que je fais dans la vie.
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Ma mère à chaque Noël quand je lui explique mon job |
Bien entendu lorsque l'on s'apprête à prendre un nouveau poste on accorde de l'importance au salaire, à la mission, aux avantages etc... Mais un élément important qu'il ne faut en aucun cas négliger ce sont "Les valeurs". Alors bien entendu, tout le monde en a des valeurs. Personne ne va vous dire "Ici on exploite des enfants au Bangladesh, on range nos pailles en plastiques dans le nez des tortues, on a Eric Zemmour en fond d'écran et on pense que la terre est plate". Un premier bon indicateur c'est la longévité des employés dans la boite. J'ai vu 5 personnes différentes lors de 5 entretiens, chacun avec un nombre d'années dans la boite à faire pâlir d'envie un politique. Je suis aujourd'hui un peu plus vieux qu'hier et je ressens de plus en plus le besoin d'être dans un environnement de travail sain et conforme à l'idée que je me fais de l'industrie. Les valeurs, si elles ne sont pas que des mots, sont une donnée essentielle dans l'intégration d'une nouvelle boite quelle qu'elle soit .
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Des valeurs nobles |
Un autre de mes critères est le potentiel d'évolution. A l'inverse de nos parents, peu d'entre nous occuperons le même job toute leur vie. Beaucoup d'entre nous ont des capacités qui dépassent le prisme qui nous permet de les révéler. Il faut une possibilité d'évolution, je voulais une boite qui, non content de m'autoriser à changer, m'aiderait à me former, à apprendre plus. La encore, demandez autour de vous lorsque vous quittez les couloirs après un entretien éreintant ce que font les gens et ce qu'ils faisaient avant. Entendre, "Aujourd'hui je suis au Marketing Europe, mais avant ça j'étais au Travel Retail en Asie" c'est très bon signe. A contrario entendre "Avant j'étais Maire de Levallois, aujourd'hui je suis responsable de la promenade des détenus" c'est typique des boites qui ne vous motiveront pas à sortir de votre cursus initial.
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Quand tu tombes sur ce gars qui a bossé au Market, aux Finances, au conditionnement et à l'accueil |
Quel est votre plus grand défaut ?
5 entretiens ça n'est pas rien. Pour moi ça a été une période assez stressante avec beaucoup de remise en question mais toujours dans la lucidité, la modération et le self control du type:
"Pourquoi suis-je une merde insignifiante qui ne mérite pas de vivre et qui n'est pas capable de réussir un entretien d'embauche pour une boite cotée en bourse?"
J'ai eu véritablement 5 styles très différents partant de "Parle moi de toi" à "Qu'est ce que tu penses du on-trade en France ?" jusqu'à "Voici quelques chiffres des ventes de tel produit en France, qu'est ce que tu en penses ? Que faudrait-il faire ?"
J'avais préparé chaque entretien minutieusement, mais bien entendu, comme en amour chacun de mes rendez-vous a comporté une part d'inattendu.
Quelques conseils:
Soyez vous même, mais pas trop
Se montrer sous un jour favorable c'est normal, mais il ne faut pas jouer un rôle non plus. Vous passez cet entretien pour vous engager sur la durée, votre cinéma de mère teresa vous le tiendrez un temps, jusqu'à ce jour fatidique où tout le monde vous aura vu faire une clef de bras à Sylvie pour prendre le dernier Pain au chocolat.
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Quand Sylvie a la dernière dosette nespresso |
Garder son calme
Une question qui prend de court ça arrive, c'est même très souvent intentionnel. Rien ne vous empêche de dire "ok je vais prendre quelque secondes de réflexion avant de répondre".
Si on arrive à le faire quand on entend "C'est qui cette meuf qui t'écrit ?" on doit pouvoir le faire en entretien
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Moi quand le boss m'a demandé ce que je pensais des chiffres de tel produit |
RÉVISEZ
L'entretien démarre et tu ne connais pas la boite, pas le nom de ton interlocuteur, pas le produit. Et le pire c'est que t'attaque ton argumentaire par "Depuis que Sarkozy est président...".
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T'es en train de balancer ton baratin et tu le vois faire ça |
La question qui tue
J'y ai eu droit, je vous conseille de la préparer.
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