Bartending
Reportage
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Is there une vie après le Bar ?
Un jour tu entends "Vous savez faire un sex on the beach ?" et là tu te dis que tu as fait ta part et qu'il est plus que temps que tu réfléchisses à l'avenir.
Les horaires, la nuit, le rythme, l'effort physique, la vie de famille, le désir de renouveau, nombreuses sont les raisons pour lesquelles les bartenders décident de quitter leurs stations après un certain nombre d'années de service. Mais quelle perspectives s'offrent à nous après le bar pur et dur ? Quelles sont les professions qui sauront mettre à contributions les aptitudes que nous avons acquises ?
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Je trouvais que "loucher" apportait un plus à ma présentation |
Au service du moment présent
Être bartender c'est énormément "d'instant présent". Créateur de saveurs mais aussi d'ambiance, c'est le contexte de notre profession qui nous pousse à être épicurien, presque hédoniste. La nuit étant un terrain fertile aux sensations décuplées, caché dans l'obscurité on se sent moins vulnérable et plus dans la confidence. Notre quotidien est souvent fait de ces moments intenses où l'ambiance bat son plein, on l'on voit les gens libérer la pression accumulée. Si nous avons la distance professionnelle avec notre clientèle, nous ne sommes pas pour autant imperméable au mood générale.
Il n'est pas toujours évident après ça, après autant d'instants présents et spontanés, d'avoir le recul nécessaire pour penser à l'avenir.
Durant ma carrière de chef de bar j'avais souvent l'impression d'arpenter un chemin en regardant mes pieds plutôt que la route qui restait à parcourir. J'approchais de mes 30 ans et je me demandais ce que j'allais bien pouvoir faire. Non pas que j'estimais avoir tout vu et tout connu du bar, loin de là, j'avais simplement envie d'un objectif nouveau et de vivre des semaines moins cycliques. D'aucuns diraient que je suis encore trop jeune pour apprécier la constance à sa juste valeur.
What's next ?
Mais alors on fait quoi après avoir été chef de bar ? (A part monter son bar)
Monter une agence de prestation:
On reste dans le bar on continue de shaker, mais on voyage un peu et on endosse un rôle d'entrepreneur avec tout ce que ça comporte: la gestion, les budgets, l'organisation du temps de travail... L'entrepreneuriat est une aventure à part entière. Dans ce cas de figure on tire profit de nos compétences pour servir la création de notre business.
Point négatif: Ça implique parfois de devoir travailler pour une marque de Vodka.
Devenir Ambassadeur:
C'était, il y a encore 5 ans, le Graal pour les bartenders. Représenter une marque sur un territoire national, européen ou international. Les voyages, les représentations, le réseau. Les ambassadeurs étaient au bar ce que les Rockstars étaient à la musique. Aujourd'hui c'est beaucoup moins le cas. Il demeure qu'être ambassadeur c'est mettre l'accent sur la pédagogie, la formation et un développement de compétences marketing. On crée des events, on organise des masters class, on continue de créer des cocktails etc...
Point négatif: On est entre nous, je vais pas vous mentir, ça implique aussi d'aller voir des cavistes dans la creuse et la Drome et de faire des dégustations dans des salons où souvent la seule personne pas bourrée c'est vous.
Point négatif n°2: Tu peux potentiellement te retrouver dans une situation où il te faudra dire "on se fait un point ASAP en salle de conf" ou encore "on part sur du E-mailing et on enchaîne avec du trade marketing". (Et on sait tous que les gens qui parlent comme ça méritent le mépris)
Point négatif n°3: Il t'est littéralement impossible d'expliquer à ta mère ce que tu fais dans la vie.
Point négatif n°3: Il t'est littéralement impossible d'expliquer à ta mère ce que tu fais dans la vie.
Devenir Formateur:
Si on a l'expérience suffisante et la légitimité on peut se diriger vers l'enseignement. Travailler comme formateur pour les mentions complémentaires ou dans les écoles privées. Cela demandera une validation des acquis et une formation pédagogique entre autres.
Point négatif: Si la nouvelle génération est un ramassis de connards on dira tous que c'est ta faute.
Faire du Consulting:
C'est à dire créer les cartes et mettre en place les process pour des établissements qui souhaitent développer la partie bar/cocktail. Ce sont généralement des hôtels ou restaurant de luxe qui cherchent à croître et à offrir un service toujours plus qualitatif à leur clientèle. Une excellente organisation, de la pédagogie, et une compréhension du marché et des fournisseurs sont les ingrédients essentiels de cette voie.
Point négatif: Si tout va bien, c'est grâce au bar, si tout va mal c'est ta faute.
Le petit truc qui fait la DIF
Il y a des dizaines et des dizaines d'autres possibilités, comme monter son propre bar, intégrer une distillerie, travailler en tant que commercial pour un distributeur, devenir journaliste spécialisé dans les spiritueux etc... Mais bien entendu ces postes requièrent plus que de la créativité cocktail et du management d'établissement. C'est là qu'entre en jeu les DIF, c'est à dire le "Droit Individuel à la Formation" ou les CPF "compte personnel de Formation". On en parle assez peu, pourtant depuis 2015 chaque employé en CDI avec 1 an d'ancienneté à droit à 20 heures par an de formation en accord avec son employeur.
Ça veut dire que pendant ces 20 heures vous pouvez apprendre et valider une compétence: ça peut être faire une validation des acquis dans le but de devenir instructeur/enseignant, ou apprendre la comptabilité, le management (en vue de diriger un établissement par exemple), mais aussi plein d'autres domaines de compétences diverses comme la menuiserie, ou la cuisine.
Le DIF et le CPF sont cumulables avec votre job et peuvent même être effectués sur le temps de travail en accord avec votre employeur. Trop souvent négligés car pas assez populaires, ils permettent de gagner en aptitudes et d'augmenter sa valeur sur le marché du travail.
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